La rénovation énergétique d'une maison ou d'un appartement est un projet qui soulève de nombreuses questions :

• Par où commencer ?
• Isolation, changement de mode de chauffage, pose d'une VMC… : quels sont les travaux les plus adaptés ?
• Faut-il tout faire en une fois ou par étape ?
• À qui confier les travaux ? Comment ne pas se faire avoir ?
• Que faire si mon logement est déclaré insalubre ?
• Qui peut m'aider à cadrer mon projet ?
• Comment financer mes travaux ?

En copropriété, le sujet est encore plus complexe, car il peut concerner l'ensemble du bâtiment ou simplement un logement. Dans le cas d'un projet porté par un copropriétaire, il faut donc que ce dernier compose avec un éventuel projet collectif à l'échelle de la copropriété.

Dans ce guide, nous vous livrons nos conseils et astuces sur :

• Bien isoler votre logement (thermiquement et phoniquement) ;
• Trouver un mode de chauffage écologique ;
• Garder votre logement au frais l'été ;
• Rénover un logement insalubre ;
• Rénover une copropriété ;
• Identifier les principaux acteurs de la rénovation ;
• Connaître les principales arnaques à la rénovation énergétique.

Allô AMELIO !

Vous ne trouvez pas les réponses à vos questions dans ce guide ?

Appelez-nous au 03 20 21 27 77 (prix d'un appel local). Nos Conseillers AMELIO France Rénov' se feront un plaisir de répondre gratuitement à vos questions.

Les étapes d’un projet de rénovation énergétique réussi avec AMELIO

Avant de rentrer dans les détails pratiques et techniques, il est essentiel de connaître les principales étapes d'un projet de rénovation d'une maison ou d'un appartement.

Adrien et Sylvain, conseillers AMELIO France Rénov’, vous partagent leurs conseils pour réussir votre projet.

Pour une copropriété, consultez notre guide dédié à la rénovation énergétique en copropriété.

Étape 1 : préparer et cadrer son projet

Cette première étape est la plus importante : un projet mal préparé et mal cadré a de très grandes chances de mal se dérouler.

En effet, il vous sera plus difficile d’expliquer vos besoins aux différents intervenants. Cela créera des incompréhensions qui augmenteront les délais, les risques d'erreur et le coût de votre chantier.

Voici deux grandes questions à vous poser pour y voir plus clair :

Pourquoi rénover votre logement ?

Tout commence par vos motivations à entamer ce projet :

• Est-ce que vous cherchez à réduire vos factures ?
• Êtes-vous obligé de réaliser ces travaux (pour pouvoir louer le logement, parce qu'il est insalubre…) ?
• Ou, est-ce que vous cherchez juste à améliorer votre confort ?

Quelles que soient vos motivations, elles vont fortement orienter la suite du projet. Il est donc important d’être au clair avec elles et vos objectifs.

Faut-il privilégier une rénovation globale ou par étape ?

Une fois vos motivations clairement définies se pose la question des travaux nécessaires pour atteindre vos objectifs : isolation des murs ou de la toiture, changement de fenêtres, installation d’une VMC, changement de mode de chauffage…

Pour les lister, vous avez deux approches complémentaires :

1. Identifier vous-même certains travaux, grâce à votre connaissance du logement et de ses points faibles.
2. Faire réaliser un diagnostic énergétique pour évaluer point par point les améliorations à apporter et établir un plan d’action.

Comme tout le monde, vous vous posez probablement également la question suivante : est-il préférable de faire les travaux par étape ou en une seule fois ?

Cette étude de cas illustre les différences de performance entre ces deux approches :

Deux familles, A et B, habitent dans des maisons de 150 m², toutes deux construites dans les années 1960. Chaque maison est chauffée au fioul, sans isolation des murs et avec du simple vitrage sur les fenêtres. Leur facture de fioul est d’environ 3 450 €/an.

La famille A opte pour une rénovation par étape, alors que la famille B décide de tout rénover en même temps.

Voici le détail des travaux effectués et les gains financiers prévisionnels :

Famille A (rénovation par étapes)

À noter que, dans le cas de cette famille :

• L’installation de la VMC s'est faite en urgence pour compenser le défaut d’humidité constaté après le changement de menuiseries et l’isolation des combles perdus. Le logement étant moins perméable à l’air, la ventilation n’était plus suffisante, provoquant l’apparition de moisissures.
• L’isolation des murs n’a finalement pas été réalisée, l’apport financier étant trop important par rapport au gain prévisionnel.

Famille B (rénovation globale)

On voit, à travers ce second exemple, que la rénovation globale est certes plus coûteuse, mais permet un gain financier bien plus important.

Pourquoi une telle différence de résultats ?

Lors d’une rénovation en plusieurs étapes, il est souvent nécessaire d’abîmer le travail réalisé précédemment, sans pouvoir le remettre exactement en état.

Ainsi, si vous isolez vos murs une année puis, l’année suivante, changez vos menuiseries, vous allez devoir détériorer une partie de l’isolant du mur. Celui-ci ne sera alors plus ajusté parfaitement autour de la nouvelle fenêtre, indépendamment des compétences de l’artisan.

Étape 2 : choisir les artisans

Pour tout projet de rénovation énergétique, vous avez obligation de passer par un artisan labellisé RGE (Reconnu Garant de l’Environnement).

Vous pouvez trouver la liste des artisans proches de chez vous sur l’annuaire proposé par France Rénov’.

N’hésitez pas à parler de votre projet autour de vous. Le bouche-à-oreille est un bon moyen pour identifier des professionnels sérieux.

Comment choisir les entreprises à contacter ?

Voici quelques conseils afin de bien choisir les entreprises à solliciter pour un devis :

• Analysez la réputation du professionnel (commentaires sur le web…).
• Demandez-lui des références de chantiers, surtout pour d’importants projets visibles depuis l’extérieur que vous pourrez vérifier facilement (comme une isolation par l’extérieur, par exemple).
• Assurez-vous de la bonne compréhension de la demande et du respect du cahier des charges.
• Veillez à la proximité géographique de l’entreprise avec le chantier. En cas de problème à l’issue des travaux, un artisan à proximité interviendra plus facilement que s’il est très éloigné.

Étape 3 : demander et comparer les devis

Nous vous conseillons de demander au moins trois devis, pour pouvoir les comparer.

Pour faciliter la comparaison, vous pouvez faire un tableau qui reprend des critères comme :

• la conformité avec la demande,
• les références similaires,
• le prix,
• votre ressenti sur la qualité du dialogue avec l’entreprise et la confiance que vous lui accordez,
• le délai de réalisation,
• les certifications et les labels obtenus par l’entreprise (avec leur attestation),
• d’autres remarques éventuelles.

Vous pourrez ainsi comparer les entreprises sur d’autres critères que le prix.

Le devis envoyé par l'artisan doit contenir les éléments suivants :

• la date de rédaction du devis et de la visite préalable ;
• les coordonnées complètes de l’entreprise permettant de l’identifier (n° SIREN ou SIRET, adresse, numéro de TVA…)
• votre nom et l’adresse du chantier ;
• les caractéristiques techniques des équipements et des matériaux qui seront installés (essentiel pour les demandes d’aide) ;
• le décompte détaillé (quantité et prix) des prestations et produits nécessaires à la réalisation des travaux ;
• le prix de la prestation hors taxes (HT) et toutes taxes comprises (TTC). Le taux de TVA appliqué doit être indiqué : 20 % pour le neuf, 10 % pour la rénovation, 5,5 % pour des travaux d’économie d’énergie ;
• les modalités de paiement et la durée de validité de l’offre ;
• si le devis est supérieur à 500 € TTC, la date limite à laquelle le professionnel s’engage à réaliser la prestation ;
• l’assurance professionnelle ;
• les conditions générales de ventes.

Il peut aussi inclure les délais d’exécution des travaux et les éventuelles pénalités de retard (ce qui se fait rarement avec des particuliers).

N’oubliez pas que signer un devis vous engage avec l’entreprise. Votre choix ne doit donc pas être fait à la légère.

L’importance des assurances

Avant de vous engager avec un professionnel, vérifiez bien qu’il est assuré pour les travaux pour lesquels vous le sollicitez.

Prendre une assurance dommages ouvrage permet de résoudre un problème le temps que la garantie décennale de l’entreprise prenne le relai. Vous devez la contracter avant le début du chantier, bien qu’elle ne démarre qu’à la fin du délai de garantie de parfait achèvement (soit un an après la réception des travaux).

Ne croyez pas l’artisan sur parole. Demandez-lui ses attestations d’assurance et vérifiez qu’elles correspondent aux travaux qui seront réalisés. N’hésitez pas à contacter l’assurance mentionnée dans les documents pour vous assurer qu’il ne s’agit pas de faux.

Étape 4 : Établir un plan de financement

Une fois que vous êtes arrêté sur l’artisan avec lequel vous allez travailler, vous pouvez solliciter un conseiller AMELIO France Rénov’ pour mettre en place le plan de financement. Il vous aidera gratuitement à identifier les aides auxquelles vous êtes éligible et vous expliquera comment les demander, puis les obtenir.

Il vous indiquera également les aides qui ne sont pas cumulables.

Vous pouvez aussi faire une simulation préalable sur mesaidesreno.beta.gouv.fr.

Étape 5 : Réaliser les démarches administratives nécessaires

Avant de vous engager sur un devis, vous devez vous assurer que votre projet respecte les règles d’urbanisme en vigueur. 

Il est conseillé d’attendre d’avoir toutes les autorisations administratives avant de signer les devis ou de les signer sous réserve de l’obtention de ces autorisations.

Selon les travaux, vous pourrez être amené à effectuer une déclaration préalable de travaux ou demander un permis de construire.

La déclaration préalable de travaux

De manière générale, la déclaration préalable est obligatoire pour tous les travaux qui ne sont pas soumis à un permis de construire.

Cela inclut :

• les travaux qui entraînent une création de surface de plancher ou d’emprise au sol supérieure à 5 m² et inférieure à 20 m² (ou 40 m² dans les zones urbaines) : construction d’une extension, ajout d’un garage ou d’un abri de voiture, transformation d’un garage en chambre…
• un aménagement intérieur ou extérieur : division en plusieurs lots, ajout d’un étage supplémentaire, aménagement des combles, coupe d’un arbre…
• la modification de l’aspect extérieur de l’habitation : isolation par l’extérieur, pose d’une fenêtre de toit, pose de panneaux solaires, ravalement de façade…

La déclaration peut être déposée par vous ou l’artisan en charge des travaux. Dans ce cas, nous vous conseillons de la vérifier avant le dépôt, pour vous assurer qu’elle est complète.

Une fois l’accord des services d’urbanisme obtenu, vous devez afficher l’autorisation d’urbanisme sur un panneau rectangulaire de minimum 80 cm, visible depuis la voirie. Le panneau doit rester en place pendant toute la durée des travaux.

À partir du 1ᵉʳ jour d’affichage sur le terrain et durant deux mois, vos travaux peuvent être contestés auprès de la mairie. En l’absence d’affichage, ils peuvent être contestés jusqu’à six mois à partir de l’achèvement des travaux.

Le permis de construire

Le permis de construire est généralement requis pour les travaux qui entraînent la création de nouvelles surfaces supérieures à 20 m² (ou 40 m² en zone urbaine).

Il peut toutefois être nécessaire pour certains travaux de rénovation, notamment si l’habitation est un monument historique.

Comme la déclaration préalable, le permis de construire fait l’objet d’un affichage sur le chantier. Il doit rester en place pendant toute la durée du chantier et être lisible depuis la voie publique. Durant deux mois à partir du 1ᵉʳ jour d’affichage sur le terrain, vos voisins ou tout autre personne ayant un intérêt à agir (futur acquéreur ou locataire par exemple) peuvent le contester.

Étape 6 : Effectuer les travaux

Une fois les devis acceptés et les autorisations obtenues, les travaux peuvent commencer.

Si plusieurs entreprises interviennent sur le chantier et que vous assurez la maîtrise d’œuvre, il est essentiel qu’elles se rencontrent avant le début des travaux. Cela leur permettra de se coordonner et évitera qu’un artisan défasse le travail de l’autre.

Plus le nombre d’intervenants est élevé, plus le recours à une maîtrise d’œuvre professionnelle est conseillé.

L'après-travaux : la question du chauffage

Une fois les travaux terminés, soyez vigilant : votre source de chauffage ne doit pas être surdimensionnée par rapport à vos nouveaux besoins.

Par exemple, si vous avez isolé vos murs et remplacé vos fenêtres, vous aurez moins besoin de chauffer votre logement.

Votre système de chauffage risque alors de tourner en sous-régime. Son rendement en sera affecté, entraînant une surconsommation d’énergie.

Cela n’est toutefois pas le cas si vous disposez de radiateurs électriques.

Conclusion

Les conseils de cet article sont issus du webinaire « Les 7 étapes d’un projet de rénovation globale réussi » animé par Adrien et Sylvain, conseillers AMELIO France Rénov’ :