Pour une personne en situation de handicap, trouver une résidence principale parfaitement adaptée à ses besoins n'est pas facile.

Si l'emplacement de votre logement actuel vous convient, l'adapter devient alors une alternative envisageable. L'adaptation d'un logement consiste à l'aménager pour que vous puissiez y vivre sereinement et en toute sécurité.

Si elle vous permet de rester dans votre domicile, elle nécessite toutefois un accompagnement technique et financier personnalisé, adapté à vos besoins et à votre (vos) handicap(s).

Des structures comme AMELIO peuvent vous aider à mener à bien votre projet, grâce à des conseils neutres, indépendants et gratuits ainsi qu'un accompagnement personnalisé (sous condition de ressources).

Dans ce guide, nous vous donnons quelques clés pour réussir votre projet :

• La différence entre un logement accessible et adapté (différence qui conditionne les aides mobilisables ainsi que l'environnement juridique du projet) ;
• Les étapes d'un projet d'adaptation réussi avec AMELIO ;
• Les travaux envisageables pour adapter votre habitation ;
• Comment faire si vous êtes locataire dans le parc privé ;
• Les aides mobilisables ainsi que les professionnels à votre service.

Logement adapté, accessible ou évolutif : quelles différences ?

Dans le cadre de travaux d'adaptation, on différencie habitat adapté, accessible ou évolutif.

Une habitation (maison ou appartement) n'est adaptée que pour les besoins spécifiques de ses habitants. Si elle est occupée par d'autres habitants, elle peut ne pas être adaptée à leurs besoins.

À l'inverse, l'accessibilité d'une habitation est caractérisée par son adaptation à n'importe quelle personne, quel que soit son handicap. Elle ne se limite pas, comme c’est souvent le cas, aux seules personnes en fauteuil roulant. À noter qu'un logement peut être accessible, sans pour autant être en adéquation avec les besoins spécifiques de ses habitants. Dans le cas d'un appartement, l'accessibilité impacte aussi les parties communes de la copropriété.

Enfin, un habitat évolutif (ou adaptable) est pensé dès sa conception pour évoluer en même temps que les besoins de ses habitants. Cette notion concerne surtout les bâtiments neufs ou intégralement rénovés.Cette différence est importante, car elle conditionne les aides mobilisables, mais aussi le cadre légal dans lequel s'inscrivent vos travaux. En effet, l'accessibilité et l'évolutivité sont encadrées par des lois et des référentiels, ce qui n'est pas le cas de l'adaptation.

Les étapes d'un projet d'adaptation réussi

La réussite de votre projet commence par une analyse fine de vos besoins.

En effet, selon votre situation, vous pourriez n’avoir besoin que d'aménager une seule pièce. Dans d'autres cas, vous devrez repenser l'ensemble de votre habitation et des accès extérieurs.

L'analyse du besoin est particulièrement importante dans le cas du handicap où les besoins diffèrent en fonction du type de handicap :

À noter que certains aménagements, comme la sécurisation des déplacements, sont pertinents pour tout type de handicap, mais aussi pour la perte d'autonomie liée à l'âge.

Si vous êtes accompagné par AMELIO, après avoir étudié votre éligibilité aux aides, nous commençons notre accompagnement par un « diagnostic autonomie » de votre habitat avec l'aide d'un ergothérapeute.

Il s'agit d'un état des lieux de l'adéquation de votre logement avec vos problématiques, votre morphologie et vos habitudes de vie. L’étude prend également en compte les travaux induits (électricité, ventilation, modification structurelle, isolation…).

Sur la base de ce document, nous préconisons différents scénarios de travaux et estimons leur coût (en prenant en compte les financements mobilisables).

Un diagnostic technique plus global (y compris énergétique) est également réalisé. Cela permet d’identifier d’autres pistes d’amélioration.

Une fois que vous avez choisi un scénario de travaux, vous affinez le budget grâce aux devis d'artisans. Il est conseillé de demander au moins trois devis par poste de travaux.

Dès que vous avez obtenu tous les devis, nous vous aidons à monter votre dossier de demandes d'aides qui est ensuite instruit par la Métropole Européenne de Lille (MEL). La phase d’instruction dure en moyenne 3-4 mois, sauf en cas d’urgence.

Une fois le dossier validé, vous pouvez percevoir un acompte, le solde étant versé après la réception du chantier.

Nous vous déconseillons vivement de commencer le chantier avant que votre dossier ne soit instruit. Il risquerait d'être refusé.

Le suivi du chantier est à votre charge, mais nous restons à votre disposition pour vous conseiller à toutes les étapes du chantier.

À la fin du chantier, AMELIO se déplace à votre domicile pour constater la conformité des travaux avec le projet initial, notamment ceux qui ont été subventionnés.

Allô AMELIO !

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Un seul numéro : 03 20 21 27 77 (prix d’un appel local).

Comment adapter son logement au handicap

Chaque situation étant unique, la liste des aménagements à effectuer dans votre domicile l'est aussi.

En effet, ils dépendent :

• du type de handicap et de votre degré d'autonomie,
• de l'urgence de votre projet,
• des recommandations de l'ergothérapeute qui a diagnostiqué votre logement,
• de votre mode de vie et vos envies,
• de votre budget,
• des aides financières et techniques mobilisables.

Le projet varie également selon le type d'habitation :

• Dans une maison pavillonnaire, le perron, le jardin ou l'allée en gravier peuvent être des obstacles.
• Dans une maison de ville (notamment type 1930), vous pouvez rencontrer des problèmes d'éclairage ou des escaliers étroits ainsi qu'un espace de circulation plus restreint.
• En appartement, vous devez aussi considérer les obstacles situés dans les parties communes : escaliers, boîtes aux lettres, lumières…

Votre projet d'adaptation doit intégrer tous ces critères. Un accompagnement par une structure comme AMELIO est donc vivement recommandé. En plus d'un accès aux aides, vous bénéficiez de conseils techniques personnalisés.

Voici toutefois quelques exemples d'aménagement réalisables :

Sécurisation de l’habitation

La salle de bain est la pièce à sécuriser en priorité, car c’est là que se produisent la plupart des accidents.

Voici quelques exemples d’adaptations possibles :

• Installer des toilettes surélevées ou un rehausseur de toilettes.
• Transformer la baignoire en douche à l’italienne ou installer un siège de bain.
• Fixer des barres d’appui ou de maintien près de la douche, de la baignoire et/ou des toilettes.
• Équiper la douche d’un revêtement anti-chute.
• Poser un mitigeur thermostatique avec cran de blocage pour réduire le risque de brûlure.

Enfin, placées à des endroits stratégiques de l’habitation, des barres d’appui permettent de se déplacer ou de se reposer en sécurité.

Dans le reste de la maison, privilégiez :

• des meubles aux bords arrondis ou sécurisés avec une protection d'angle,
• des espaces ouverts,
• un sol antidérapant et facilement lavable.

Limitation des déplacements inutiles

La question des déplacements est centrale dans un projet d'adaptation au handicap.

Nous vous conseillons de commencer par analyser vos habitudes de déplacements dans la maison ou l’appartement. Ensuite, essayez de repenser la circulation dans votre habitation pour sécuriser vos déplacements et éviter les déplacements inutiles.

En automatisant certaines tâches, la technologie peut également se montrer utile : passer l’aspirateur, fermer les volets, commander l'éclairage par la voix…

Dans la cuisine, vous pouvez réduire les déplacements grâce au concept de « triangle d’activités ». Cet agencement relie la zone de froid (réfrigérateur et congélateur), la zone de lavage (évier et lave-vaisselle) et la zone de chaud (plaques et four) par des zones de préparation. Il permet de tout avoir à portée de main, réduisant ainsi les va-et-vient dans la cuisine.

Amélioration de la circulation dans le logement

Pour limiter tout risque de chute ou de choc, la première étape consiste à désencombrer les pièces.

Ne conservez que l'équipement nécessaire à votre confort et à vos besoins. Les éléments sur lesquels vous pouvez glisser ou trébucher (tapis, gamelles du chat ou du chien, rallonge électrique…) sont à retirer ou à sécuriser.

L’escalier est généralement un des endroits les plus à risque de la maison. Il peut être sécurisé en installant un bon éclairage et en signalant les marches avec des couleurs contrastées.

Vous pouvez aussi installer une barre de maintien, une rampe ou un monte-escalier.

L’éclairage joue aussi un rôle important pour des déplacements sécurisés. Il devra être uniforme partout dans la maison pour éviter les zones sombres ou éblouissantes. À l’extérieur, il pourra être automatisé.

Pour vos déplacements de nuit, vous pouvez équiper le logement de veilleuses ou d’éclairage au sol.

Enfin, pour passer d'une pièce à l'autre, retirez les portes lorsque cela est possible ou gardez-les ouvertes.

Facilitation de l'accès au lit

Si vous avez des difficultés à vous coucher ou à vous lever de votre lit, les rehausseurs de lits constituent une solution simple et peu coûteuse.

Ils se posent sous chacun des pieds du lit et certains sont réglables en hauteur.

Certains équipements, comme la planche de transfert ou le lit rotatif, peuvent vous faciliter la vie, ainsi que celle de vos aidants.

Si vous êtes souvent alité pour de longues périodes, le dossier de lit (ou relève buste) vous permet de varier les positions dans le lit et de pouvoir manger, écrire ou lire confortablement.

Une échelle de corde pour lit ou une potence de lit peuvent aussi vous aider à vous redresser tandis que le soulève-jambe vous permet de repositionner vos jambes sans effort.

Enfin, le lève-drap est un dispositif qui se glisse sous le drap ou la couette pour rester au chaud sans avoir à subir leur poids.

Simplification de l’utilisation des équipements

De manière générale, les objets les plus utilisés devront être à portée de main, que ce soit dans la cuisine, la salle de bain ou la chambre.

Pour une personne en fauteuil roulant, le mobilier, les interrupteurs ou encore les objets usuels doivent être placés à une hauteur comprise entre 0,90 m et 1,30 m pour être accessible facilement.

Il est aussi recommandé de ménager un vide d’au moins 30 cm de profondeur, 60 cm de largeur et 80 cm de hauteur sous les tables, les bureaux… pour permettre le passage des pieds et des genoux.

En cas de problème d'audition, il est préférable de favoriser des appareils électroménagers silencieux et de travailler l'isolation phonique du logement. En effet, des appareils trop bruyants créent des bruits parasites, sources de gêne pour les personnes appareillées. L’installation d’une boucle magnétique dans les pièces de vie transmettra les sons de la télé ou de la radio directement à l’appareil auditif, sans perturbation avec les bruits ambiants.

Pour une personne malvoyante, les objets du quotidien devront être choisis avec soin pour proposer un fort contraste de couleurs. Les couleurs unies sont à privilégier.

Exemple de projet d’adaptation au handicap accompagné par AMELIO et son partenaire SOLIHA

SOLIHA est un partenaire de proximité d'AMELIO.

À ce titre, l’association informe et accompagne les habitants de la Métropole Européenne de Lille dans l’amélioration de leur logement (hors logement social).

Capitonnage d’une chambre à Lambersart

Certains projets d’adaptation sont plus atypiques et techniques que d’autres, comme celui de cette famille de Lambersart.

Le jeune fils est polyhandicapé, avec une forme d’autisme qui peut l’amener à se frapper la tête contre les murs de sa chambre.

Malgré les tentatives de ses parents de protéger les endroits dangereux par des matelas, il n’était plus en sécurité.

Il fallait donc trouver une solution pour sécuriser cette pièce, qui était le refuge de cet enfant.

En partenariat avec un ergothérapeute de la MDPH, il a été décidé de capitonner la chambre, pour un coût total de 4 836 € HT (5 863€ TTC).

Avant de contacter AMELIO, ce couple avait d’abord sollicité une entreprise spécialisée qui lui demandait plus du double et exigeait un acompte de 100 % du montant. Le partenariat avec la MDPH a permis de trouver une entreprise plus proche géographiquement et moins chère.

Pour son plan de financement, le couple a pu bénéficier d’aides de l’ANAH (MaPrimeAdapt’), de la MEL, de la ville de Lambersart et de la MDPH. Grâce à ce montage, son reste à charge était nul.

Adapter son logement au handicap quand on est locataire

Adapter son logement au handicap en étant locataire dans le parc privé est possible, à condition de prévenir son propriétaire bailleur au préalable.

La demande doit être formulée par écrit (idéalement par courrier avec accusé de réception), tout comme l'autorisation de votre propriétaire. En effet, elle pourra vous être demandée par la MDPH (voir plus bas).

Les travaux sont à vos frais et votre propriétaire n'a pas le droit de vous demander de les retirer au moment de votre départ.

Les aides mobilisables

Pour bénéficier d’une subvention au titre de votre (vos) handicap(s), les aménagements envisagés doivent palier directement une limitation d'activité rencontrée dans votre quotidien.

La limitation concernée peut être temporaire ou permanente. Dans le cas d'une limitation temporaire, elle doit tout de même être suffisamment durable pour nécessiter des travaux (un an minimum).

L’aide principale est MaPrimeAdapt’ qui permet de financer de 50 à 70 % des travaux, en fonction de vos ressources.

Si vous êtes en copropriété, MaPrimeAdapt' peut contribuer à financer des travaux d'adaptation dans les parties communes : installation de mains courantes ou d’une porte d’entrée motorisée, création d’une rampe d'accès…

À noter que MaPrimeAdapt’ ne finance que ce qui est immobile. Ainsi, les meubles et les divers appareillages ne sont pas finançables. D'autres aides peuvent être mobilisées pour financer le mobilier.

La MEL octroie également une aide financière complémentaire de 5 à 10 %, sans nécessiter de monter un autre dossier.

Selon votre situation, vous pouvez solliciter :

• la Prestation de compensation du handicap (PCH),
• des aides de votre mutuelle, caisse de retraite ou de la CPAM,
• des aides auprès d'associations spécialisées (Association française contre les myopathies, APF France Handicap…),
• un crédit d’impôt (réservé aux personnes ayant des revenus intermédiaires),
• un prêt à l’amélioration de l’habitat de la CAF (pour les propriétaires occupants bénéficiaires d’une prestation familiale de la CAF).

Vous bénéficiez d'une TVA à taux réduit (10 % ou 5,5 % selon les travaux), indépendamment de votre situation ou de vos revenus.

Allô AMELIO !

Vous souhaitez connaître les aides auxquelles vous êtes éligibles ?

Un seul numéro : 03 20 21 27 77 (prix d’un appel local).

Les professionnels à votre service

Appui administratif, technique, social ou financier, les structures ci-dessous sont à votre disposition :

• AMELIO propose un conseil technique et financier neutre, indépendant et gratuit. Nous travaillons avec l'ensemble des acteurs de l'adaptation et sommes en mesure de vous accompagner dans vos travaux.
• Le CCAS de votre commune est en charge de l'action sociale pour la mairie. Il a notamment pour rôle d'attribuer certaines aides financières mais il peut aussi vous informer sur vos droits. Trouvez le CCAS le plus proche de chez vous.
• La Maison Départementale des Personnes Handicapées (MDPH) est à contacter si vous avez moins de 60 ans. Des conseillers sont à votre disposition gratuitement pour vous informer sur vos droits. Elle peut aussi vous aider à financer votre projet d'adaptation.
• L'ADIL du Nord et du Pas-de-Calais est une association agréée par le ministère en charge du Logement. Elle vous informe gratuitement sur la réglementation, la fiscalité et le financement de votre projet.