
La perte d’autonomie, liée à l’âge ou à un handicap, concerne des millions de Français et peut nécessiter d’adapter, plus ou moins lourdement, votre logement.
Dans cet article, nous vous présentons des exemples et des astuces pour adapter votre logement et favoriser votre maintien ou celui de vos proches à domicile. La plupart sont éligibles à des aides ou des dispositifs d’accompagnement, que nous détaillons également.
Ce qu’il faut retenir
- Face à la perte d’autonomie liée à l’âge ou au handicap, il est souvent nécessaire d’adapter son logement, même en étant locataire.
- Toutes les pièces peuvent être concernées et il existe un grand nombre de solutions pour tous les budgets.
- AMELIO, ses opérateurs et ses partenaires vous accompagnent dans l'élaboration d'un projet adapté à votre besoin et la mobilisation des aides auxquelles vous êtes éligibles.
- À Lille, vous pouvez aussi visiter la maison Lill’Âges qui vous immerge dans une maison adaptée et vous permet d’échanger avec un ergothérapeute.
Qu’est-ce que l’adaptation d’un logement ?
L’adaptation d’une habitation consiste à réaliser des travaux ou à installer des équipements en vue de la rendre accessible et adaptée aux besoins spécifiques d’une personne âgée, en situation de handicap ou en perte d’autonomie (suite à une maladie, par exemple).
Les travaux d’adaptation d’un logement contribuent à :
- Régler les difficultés ou l’incapacité qu’éprouve une personne à utiliser de façon autonome les équipements de son logement.
- Agir de manière préventive en anticipant les chutes et les accidents.
- Améliorer l’accès rendu difficile ou impossible à certaines pièces et équipements essentiels du logement.
- Garantir la mobilité de la personne dans son logement.
On considère qu’un logement est adapté lorsqu’il correspond aux besoins et aux capacités de la ou des personnes qui y vivent.
Les adaptations nécessaires dépendent notamment de votre niveau de perte d’autonomie. Celui-ci est défini par le GIR (groupe iso-ressource), découpé en six niveaux : le GIR 1 est le niveau de perte d’autonomie le plus fort et le GIR 6 le plus faible. Il est calculé à partir de l’évaluation de dix critères comme la cohérence, l’orientation, la toilette ou encore les déplacements.
Cette information est essentielle, car elle détermine votre accès ou non à certaines aides.
Le GIR peut être évalué par une équipe médico-sociale du département ou de l’assistance sociale, ou par votre médecin traitant. Le professionnel n’a pas besoin d’être agréé par la CARSAT ou le département.
Comment adapter son logement ?
Si vous êtes concerné par les situations décrites ci-avant, vous devez très probablement aménager votre logement.
Comme tout projet de travaux, l’adaptation peut être stressante et complexe, surtout si vous devez réaliser de nombreux aménagements. AMELIO est là pour vous accompagner et répondre gratuitement à vos questions au 03 20 21 27 77 (prix d’un appel local).
À quoi ressemble un logement adapté ?
Ce n’est pas évident de se projeter dans ce que sera son logement une fois adapté. Pour vous y aider, la ville de Lille et son Centre Communal d’Action Sociale (CCAS) ont créé la Maison Lill’Âges. Située au 108 rue des Meuniers à Lille, elle est ouverte aux seniors et aux personnes handicapées, ainsi qu’à leur entourage et aux aidants.
Sur les 100 m² de cette maison témoin, vous découvrez des solutions simples et efficaces pour adapter votre logement et vous y projeter comme si c’était chez vous en testant les produits proposés. Un ergothérapeute vous renseigne sur les aides techniques et aménagements adaptés à vos besoins.
La visite de la Maison Lill’Âges est gratuite, mais se fait uniquement sur réservation au 03 20 49 50 19 ou sur mesdemarches.lille.fr. Courant 2025, il sera aussi possible de visiter la maison virtuellement.
Vous pouvez aussi participer à des ateliers et des formations sur divers sujets comme la communication avec un proche fragilisé, l’accompagnement à la fin de vie ou encore le jardinage adapté.
Exemples de travaux d’adaptation du logement
Il existe de très nombreuses solutions d’adaptation, qui dépendent de vos besoins spécifiques. Il n’est donc pas possible de toutes les lister, mais voici toutefois les principales, en fonction de vos objectifs.
Limiter les déplacements inutiles
Dans tout projet d’adaptation, il est important de questionner vos habitudes de déplacements dans la maison ou l’appartement et de les limiter afin de vous créer un cadre de vie accessible, confortable et sécurisé.
Cela nécessite de repenser la circulation et l’organisation des pièces dans la maison pour limiter autant que possible vos déplacements. Par exemple, si vos toilettes sont à l’étage et que toutes les autres pièces sont au rez-de-chaussée, il sera nécessaire de les déplacer ou de trouver un moyen d’accès sécurisé.
La technologie peut également être un recours, en automatisant certaines tâches (comme passer l’aspirateur ou fermer les volets).
Mieux circuler dans son logement
Pour limiter tout risque de chute ou de choc, la première étape consiste à désencombrer les pièces de l’habitation et à ne garder que l’équipement nécessaire à votre confort et vos besoins. Les éléments sur lesquels on peut glisser ou trébucher (tapis, gamelle des animaux, câble électrique…) sont à retirer.
L’escalier est généralement un des endroits les plus à risque de la maison. Il peut être sécurisé en installant un bon éclairage et en indiquant les marches avec des couleurs contrastées. Vous pouvez aussi installer une barre de maintien, une rampe ou un monte-escalier.
S’il n’est pas possible de sécuriser l’escalier ou si cela ne suffit pas, l’élévateur de personne (aussi appelé ascenseur de maison) peut être envisagé. Cet équipement s’adapte facilement aux spécificités de votre logement : flexibilité d’ouverture sur les côtés, entrée et sortie en angle ou des deux côtés, système de sécurité en cas de panne, main courante…
L’éclairage joue aussi un rôle important pour des déplacements sécurisés. Il devra être uniforme partout dans la maison pour éviter les zones sombres ou éblouissantes. À l’extérieur, il pourra être automatisé. Pour vos déplacements de nuit, vous pouvez équiper l’habitation de veilleuses ou d’éclairage au sol.
Certains équipements nécessitent un élargissement des portes. Un diagnostic d’accessibilité vous aidera à identifier les travaux nécessaires et leur faisabilité. Si le mur n’est pas porteur, les travaux peuvent être réalisés par un non-professionnel.

Sécuriser l’habitation
La salle de bain est la pièce à sécuriser en priorité, car c’est là que se produisent la plupart des accidents domestiques.
Voici quelques exemples d’adaptations possibles :
- Transformer sa baignoire en douche à l’italienne ou à bac extra-plat ou un siège de bain, selon vos besoins.
- Fixer des barres d’appui ou de maintien près de la douche, de la baignoire et/ou des toilettes.
- Équiper la douche d’un revêtement anti-chute.
- Installer des toilettes surélevées ou un rehausseur de toilettes.
- Le mitigeur thermostatique avec cran de blocage réduit le risque de brûlure.
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Il peut aussi être nécessaire de sécuriser les angles droits des meubles pour éviter qu’une personne, en fauteuil roulant par exemple, ne se fasse mal en se cognant.
Enfin, placé à des endroits stratégiques du logement, des barres d’appui permettent de se reposer en sécurité.
Dormir sereinement
Si vous avez des difficultés à vous baisser ou vous lever, les rehausseurs de lits constituent une solution simple et peu coûteuse. Ils se posent sous chacun des pieds du lit et certains sont réglables en hauteur.
Certains équipements, comme la planche de transfert ou le lit rotatif, peuvent vous faciliter la vie, ainsi que celle de vos aidants.
Si vous êtes souvent alité pour de longues périodes, le dossier de lit vous permet de varier les positions dans le lit et de pouvoir manger, écrire ou lire confortablement. Une échelle de corde pour lit ou une potence de lit peuvent aussi vous aider à vous redresser tandis que le soulève-jambe vous permet de repositionner vos jambes sans effort.
Enfin, le lève-drap permet de surélever le drap et la couette afin de rester au chaud sans avoir à subir leur poids.
Faciliter l’utilisation des équipements
De manière générale, les objets les plus utilisés devront être à portée de main, que ce soit dans la cuisine, la salle de bain ou la chambre.
Pour une personne en fauteuil roulant, le mobilier, les interrupteurs ou encore les objets usuels doivent être placés à une hauteur comprise entre 0,90 m et 1,30 m pour être accessibles facilement. Un espace suffisant sous les tables et les bureaux doit être prévu pour permettre le passage des pieds et des genoux d’une personne en fauteuil. Enfin, les meubles à porte coulissante (ou sans porte quand cela est possible) seront privilégiés.
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Pour une personne déficiente auditive, il est préférable de favoriser des appareils électroménagers silencieux. En effet, des appareils trop bruyants créent des bruits parasites, sources de gêne pour les personnes appareillées. L’installation d’une boucle magnétique dans les pièces de vie transmettra les sons de la télé ou de la radio directement à l’appareil auditif, sans perturbation avec les bruits ambiants.
Pour une personne malvoyante, les objets du quotidien devront être choisis avec soin pour proposer un fort contraste de couleurs, qui devront de préférence être unies.
Adapter son logement si on est locataire
Si vous êtes locataire de votre logement dans le parc privé, vous pouvez faire, à vos frais et avec l’accord de votre propriétaire, les travaux d’adaptation suivants :
- Création, suppression ou modification de cloisons ou de portes intérieures au logement.
- Modification de l’aménagement ou de l’équipement des pièces d’eau (cuisine, toilettes, salle d’eau).
- Création ou modification des prises électriques et des points d’éclairage.
- Installation ou adaptation de systèmes de commande (notamment commande des installations électriques, d’eau, de gaz et de chauffage, interphone, signalisation, interrupteurs…).
- Installation d’élévateurs ou d’appareils facilitant le déplacement.
- Installation ou modification des systèmes de fermeture et d’ouverture (portes, fenêtres, volets) et d’alerte.
À votre départ, le propriétaire ne pourra pas vous demander d’enlever ces équipements.
Vous avez toutefois l’obligation de faire une demande au propriétaire par courrier avec accusé de réception. Votre courrier doit indiquer :
- les transformations envisagées, décrites précisément ;
- l’entreprise qui fera les travaux ;
- le texte suivant :
En application du f de l’article 7 de la loi n° 89-462 du 6 juillet 1989 modifiée tendant à améliorer les rapports locatifs, des travaux d’adaptation du logement aux personnes en situation de handicap ou de perte d’autonomie ou des travaux de rénovation énergétique peuvent être réalisés aux frais du locataire. Ces travaux font l’objet d’une demande écrite par lettre recommandée avec demande d’avis de réception auprès du bailleur. L’absence de réponse dans un délai de deux mois à compter de la date de réception de la demande vaut décision d’acceptation du bailleur. Au départ du locataire, le bailleur ne peut pas exiger la remise des lieux en l’état.
Après avoir reçu votre demande, le propriétaire a deux mois pour y répondre. L’absence de réponse dans ce délai vaut accord.
Pour en savoir plus et récupérer un modèle de lettre, rendez-vous sur le site servicepublic.fr.
Aides et accompagnements mobilisables
AMELIO, ses opérateurs et ses partenaires se tiennent à votre disposition pour vous conseiller sur les professionnels à solliciter et les aides à mobiliser en fonction de votre profil et de votre besoin.
L’étude d’ergothérapie : le prérequis
Réalisée par un ergothérapeute, l’étude d’ergothérapie est à la base de tout accompagnement AMELIO pour un projet d’adaptation. Elle est gratuite, systématique et vous n’avez aucune démarche à faire pour la solliciter.
Dans ce bilan, l’ergothérapeute formule des recommandations d’aménagement et préconise des adaptations de vos espaces de vie. Il a pour objectif d’adapter autant que possible votre environnement à vos contraintes.
Zoom sur le métier d’ergothérapeute
L’ergothérapeute est un professionnel, spécialiste de l’autonomie, dont l’expertise est essentielle au maintien à domicile des personnes en perte d’autonomie.
Lors de sa visite à votre domicile, il évalue ce qu’il est possible de faire en fonction de vos besoins actuels et futurs, votre budget et les contraintes techniques de votre logement.
Les aides mobilisables pour financer votre projet d’adaptation
Pour faciliter le financement de votre projet, vous pouvez bénéficier des aides suivantes :
- MaPrimeAdapt’ (pour les propriétaires occupants ou bailleurs et les locataires du parc privé),
- Crédit d’impôt (réservé aux personnes ayant des revenus intermédiaires),
- Prêt à l’amélioration de l’habitat de la CAF (pour les propriétaires occupants bénéficiaires d’une prestation familiale de la CAF),
- TVA à taux réduit (10 % ou 5,5 % selon les travaux),
- Aide Adaptation de la MEL (finance jusqu’à 10 % des travaux et des dépenses de maîtrise d’œuvre).
Pour aller plus loin
Pour comprendre comment fonctionne l’accompagnement d’AMELIO, à travers trois études de cas, nous vous recommandons la lecture de notre article « Réussir son projet d’adaptation avec AMELIO ».