Rénovation
Le 31/03/2025

Isolation, ventilation et étanchéité : les trois piliers d'une rénovation énergétique performante

Une rénovation énergétique réussie, ça se prépare avec le plus grand soin !
La clé pour mettre toutes les chances de son côté, c’est d’avoir dès le début une bonne vision globale de son projet.

Une rénovation énergétique réussie, ça se prépare avec le plus grand soin !

La clé pour mettre toutes les chances de son côté, c’est d’avoir dès le début une bonne  vision globale de son projet. Et ce, même si ensuite les travaux se déroulent par étapes, plutôt qu’en une seule fois.

Pour y parvenir, il est essentiel de considérer dans son projet les trois piliers de la rénovation énergétique : isolation, ventilation et étanchéité à l'air.

Grâce aux conseils d'expert de Mathieu Clemente, conseiller France Rénov', vous découvrirez dans cet article :

  • les principales sources de perte de chaleur d'un logement ;
  • les clés d'une isolation performante, pour vos murs ou votre toiture ;
  • l'importance d'une bonne étanchéité pour empêcher l'air et l'humidité de traverser les couches d'isolant ;
  • les critères d'une ventilation efficace, pour un logement sain ;
  • en bonus : comment ajuster votre chauffage à vos nouveaux besoins.

Pourquoi ces trois piliers sont-ils si importants ?

L'isolation d'une maison est très souvent le premier geste entrepris par ses occupants pour baisser les factures énergétiques ou augmenter la sensation de confort dans les pièces.

Toutefois, seule, elle ne suffit pas et peut même se montrer contre-productive. En effet, elle ne peut rien contre les courants d'air et ne résout pas les problèmes d'humidité d'une pièce. Dans certains cas, elle peut même empêcher la bonne évacuation de la vapeur d'eau, qui se retrouve alors bloquée entre l'isolant et le mur, créant à terme des problèmes structurels.

En même temps que vous travaillez l'isolation de votre logement, il est donc essentiel de considérer l'étanchéité à l'air et la ventilation pour créer ce que l'on appelle une paroi performante.

Une paroi est dite performante si elle :

  • s'oppose au passage des flux de chaleur et de froid,
  • est étanche à l'air,
  • arrête toute infiltration d'eau,
  • gère correctement les flux de vapeur d'eau.

Pilier n°1 : l'isolation

Avant de commencer un projet d'isolation, il est essentiel de bien connaître votre logement et de comprendre ses points forts et ses points faibles.

Pour cela, vous pouvez réaliser un audit énergétique. Plus complet que le DPE, il propose un phasage détaillé de l’ensemble des travaux de rénovation énergétique préconisés et leur ordonnancement.

On y retrouve aussi :

  • une estimation du coût des travaux ;
  • une simulation des aides mobilisables en fonction des projets de travaux ;
  • une estimation théorique des gains de consommation après travaux.

L'audit énergétique est un document clé de l'approche globale de vos travaux de rénovation énergétique.

Identifier les sources de déperdition de chaleur

Que vous isoliez par l’intérieur ou l’extérieur, il vous faut d'abord identifier les sources de déperdition de chaleur de votre logement pour le faire (ou “agir”)aux bons endroits.

Les pourcentages peuvent varier d'une maison à l'autre, mais les sources de déperdition de chaleur se répartissent généralement de la façon suivante :

  • Toiture : 30 %
  • Murs extérieurs : 25 %
  • Portes et fenêtres : 13 %
  • Sols : 7 %
  • Fuites et renouvellement naturel d'air (par une cheminée, une hotte ou une serrure, par exemple) : 20 %
  • Ponts thermiques : 5 %

 

Les sources de déperdition thermique d'un logement
Les sources de déperdition thermique d'un logement

 

L'isolation de la toiture et des murs est donc prioritaire. Ces chiffres montrent aussi que les fuites et les ponts thermiques ne sont pas négligeables, illustrant ainsi l'importance d'une bonne étanchéité à l'air de la maison.

Réussir l'isolation de sa toiture

Pour bien isoler sa toiture, la pratique courante – et recommandée – consiste à installer un pare-pluie en dessous des tuiles.

Si la toiture n'a pas été refaite récemment, il est fort probable que vous ayez un pare-pluie d'ancienne génération dont la matière (film plastique ou bitumé) est imperméable à la vapeur d'eau.

En ajoutant un isolant, la vapeur d'eau va stagner entre l'isolant et le pare-pluie, entraînant des risques de condensation et de moisissure par la suite. Si vous ne pouvez pas changer le pare-pluie, il est conseillé de laisser une petite lame d'air pour séparer l'isolant du pare-pluie.

Les pare-pluies récents sont dits HPV (Hautement Perméables à la Vapeur d'eau). Cela signifie qu'ils retiennent la pluie, mais laissent passer l'humidité. Si c'est votre cas, vous pouvez placer l'isolant directement sur le pare-pluie, sans laisser de lame d'air.

Réussir l'isolation d'un mur extérieur

L'isolation d'un mur extérieur est plus complexe qu'il n'y paraît. Voici deux points à respecter pour une isolation performante :

  1. Le mur est sain et sec. Si ce n'est pas le cas, il vous faudra d'abord traiter le problème d'humidité avant de l'isoler.
  2. L'isolant est adapté aux propriétés du mur. Privilégiez les isolants fibreux (minéral, végétal ou animal) pour les murs en brique et le polyuréthane et le polystyrène pour les murs en béton.

Si vous le pouvez, privilégiez l'isolation par l'extérieur à celle par l'intérieur, car elle est bien plus performante.

Cette image de l'Institut de Thermographie montre les différences de perte de chaleur (en rouge) entre trois maisons, en fonction de leur niveau d'isolation. On voit que la maison isolée par l'extérieur ne perd plus de chaleur par ses murs, contrairement à celle isolée par l'intérieur.

Les 3 pavillons

Le conseil de Mathieu
Vous habitez une maison en brique ? Ne négligez pas l’isolation ! Il est fréquent de penser que dans une maison 1930, comme il y a une bonne épaisseur de brique, le mur est isolé. Or, la brique n'est pas considérée comme un isolant en raison de sa porosité qui laisse facilement passer la chaleur.

À titre de comparaison, 16 cm de ouate de cellulose isole autant que 2 m de briques.

Isoler ses menuiseries de manière performante

Quand on reçoit un devis, il est parfois complexe de savoir si la fenêtre proposée est performante ou non.

Pour vous aider, il existe différents indices et normes, qui doivent normalement se retrouver sur les devis. Si ce n'est pas le cas, nous vous conseillons de le demander. Cela vous permettra de comprendre ce que vous achetez en plus d'être nécessaire pour l'obtention des aides auxquelles vous pourriez être éligible.

Le principal indice est le coefficient U. Il s’agit du coefficient de transmission surfacique, à savoir la capacité d’une paroi à laisser passer la chaleur. C'est une information essentielle pour déterminer les aides auxquelles vous pouvez être éligibles.

Plus le coefficient U est petit, plus la menuiserie est isolante. Voici quelques repères :

  • Simple vitrage : 2,6 < Uw < 6
  • Double vitrage : 1,1 < Uw < 2,5
  • Triple vitrage : 0,5 < Uw < 1

Le coefficient Sw, quant à lui, désigne le facteur solaire, c'est-à-dire la capacité de la paroi à laisser passer l'énergie solaire. S'il est égal à 1, cela signifie que la vitre laisse passer 100 % de l'énergie solaire.

D'autres informations comme le classement AEV (Air, Eau, Vent) vous permettent d'évaluer les performances des fenêtres qui vous sont proposées :

  • Air : la perméabilité à l'air est évaluée de 1 (faible) à 4 (très bon)
  • Eau : l'étanchéité à l'eau (pluie, intempéries…) est notée sur une échelle de 1A (très faible) à 9A (très bon). Une performance moyenne se situant généralement autour de 4A ou 5A. Si la note est suivie de la lettre B, cela signifie que seule la partie inférieure de la fenêtre a été testée et que la fenêtre doit être placée sous une avancée de toit.
  • Vent : La résistance au vent est notée selon la résistance à la pression – de 1 à 5, 5 étant la note la plus élevée – et la déformation de la fenêtre, de A (faible) à C (très faible). 

 

Bon à savoir
Pour bénéficier d'aides au financement de votre changement de fenêtres, vos menuiseries devront respecter les critères suivants :

  • Fenêtres de toit : Uw ≤ 1,5 W/m²K et Sw ≥ 0,30 ou Uw ≤ 1,7 W/m²K et Sw ≥ 0,36.
  • Pour les autres fenêtres, les coefficients doivent être compris entre Uw ≤1,3 W/m²K et Sw ≥ 0,30 ou Uw ≤ 1,7 W/m²K et Sw ≥ 0,36.

Comprendre la notion de résistance thermique

La résistance thermique est le critère d’évaluation de la performance d’un isolant. C'est donc un indicateur important à considérer pour votre projet.

Elle se calcule en fonction de l'épaisseur et de la conductivité thermique de l'isolant (c'est-à-dire la quantité de chaleur transférée dans le matériau dans un temps donné) et s'exprime en m² K/W (mètre carré kelvin par watt).

Plus la résistance thermique est élevée, plus l'isolation est performante.

Dans le Nord, la résistance thermique minimale réglementaire est la suivante :

ParoisRésistance thermique minimale (en m2 K/W)
Murs en contact avec l'extérieur et rampants de toitures de pente supérieure à 60°3,2
Murs en contact avec un volume non chauffé2,5
Toitures terrasses4,5
Planchers de combles perdus5,2
Rampants de toiture de pente inférieure 60°5,2
Planchers bas donnant sur local non chauffé ou extérieur3

Bon à savoir
Si tous les isolants sont efficaces pour le confort d'hiver, ce n'est pas le cas pour le confort d'été. Par exemple, la laine de verre est moins performante l'été que la fibre de bois.

Pour les pièces dans lesquelles la chaleur peut vite monter en été (comme une chambre ou un bureau sous les combles), il vous faudra donc choisir un isolant spécifiquement adapté.

Pilier n°2 : l'étanchéité

L'étanchéité d'un logement désigne sa capacité à le protéger contre les fuites d'air et d'humidité.

Sachant qu'une personne seule peut produire jusqu'à deux litres de vapeur d'eau par jour dans son logement, c'est un élément à ne pas négliger.

On pourrait penser qu'une bonne isolation suffit à rendre un logement étanche, mais ce n’est pas le cas. En effet, certains isolants sont plus étanches que d'autres. Parfois, ils peuvent  aussi avoir été mal posés ou encore être percés.

Cela a été prouvé lors d'une expérience en laboratoire au cours de laquelle laquelle on a donné un coup de cutter dans une plaque d’1 m² de laine de verre. En laissant passer l'air et l'humidité, cette simple entaille a divisé par quatre les capacités de l'isolant.

Cela montre que sans étanchéité à l'air et à l'humidité, l'isolation est bien moins efficace.

Vous devez être particulièrement vigilant aux éléments qui traversent les trois membranes (structure, isolant et couche d'étanchéité à l'air) comme les portes, les fenêtres ou les œillets électriques. Lors de travaux, ces éléments doivent être parfaitement calfeutrés avec des joints d'étanchéité.

Attention toutefois dans le choix du joint : trop dur, il risque de casser avec le temps et les mouvements du bâtiment. Il faut donc privilégier les matériaux qui sont capables d'accompagner ces mouvements. Cela augmentera la durée de vie de l'isolation et de l'étanchéité à l'air.

Pilier n°3 : la ventilation

Si vous isolez un logement, le rendez étanche à l'air, mais ne travaillez pas la ventilation, vous l'exposez à un risque important d'humidité.

C'est souvent le cas lors d'une rénovation de maison ancienne, où la ventilation était naturellement assurée par les défauts d'étanchéité (vieilles fenêtres, murs poreux…). En corrigeant ces défauts d'étanchéité, vous bloquez cette circulation naturelle de l'air qui faisait respirer la maison.

Dans ce cas, il est nécessaire de repenser la ventilation dans la maison en installant une ventilation mécanique (contrôlée ou hygroréglable).

Bon à savoir
Une ventilation mécanique peut être centralisée ou répartie. Ces deux systèmes sont aussi efficaces l'un que l'autre, la différence est essentiellement liée à la complexité et au coût de l'installation.

Si elle est centralisée, un bloc moteur central vient pomper l'air humide dans les pièces. Son installation nécessite de tirer des câbles électriques (et donc des gaines ou des coffrages) entre les pièces. Elle nécessite donc plus de main-d'œuvre rendant son installation plus coûteuse.

Pour la ventilation mécanique répartie, on vient percer le mur de chaque pièce, pour installer un extracteur d’air dans chacune d’entre elles. . C'est une installation plus simple et plus économique, car les extracteurs ne sont pas reliés entre eux. C'est aussi un système basse consommation, facile à entretenir.

Le conseil de Mathieu
La ventilation est généralement posée par un électricien, alors que les fenêtres sont posées par un menuisier.

Il est essentiel que ces deux professionnels se mettent en relation et se coordonnent pour assurer une ventilation optimale de votre logement.

Pilier bonus : le chauffage

Une fois ces trois piliers traités, vous disposez d'un logement plus performant d'un point de vue énergétique.

Il reste toutefois un dernier point à considérer : le chauffage. Cet aspect est traité en dernier, car il nécessite que l'enveloppe du bâti soit d'abord optimisée pour être le plus performant possible.

En effet, installer un mode de chauffage économe en énergie dans une passoire thermique n'est pas intéressant, d'un point de vue performance énergétique comme financier.

Une fois votre projet de rénovation énergétique terminé, vous pourrez donc être amené à repenser vos moyens de chauffage et leur puissance.

Bien choisir les entreprises pour votre projet de rénovation

Le choix des professionnels qui vont réaliser vos travaux de rénovation énergétique est essentiel à la réussite de votre projet.

Voici quelques conseils pour faire le bon choix :

  1. Privilégiez le bouche-à-oreille, idéalement auprès de personnes qui ont fait des travaux similaires aux vôtres. Pour cela, n'hésitez pas à parler de votre projet autour de vous.
  2. Comparez plusieurs devis et offres (idéalement 3). Surtout, demandez des devis détaillés sur les différents coûts (matériel/main-d’œuvre, prix HT/TTC…), les performances d’isolation (R, Uw, Sw, COP…). Le professionnel vous fait bonne impression ? Au contraire, vous ne le “sentez pas” ? C’est aussi un critère à prendre en compte pour faire votre choix.
  3. Choisissez des sociétés labellisées RGE. Ce label est obligatoire pour bénéficier des aides. Mais la labellisation n’est pas l’assurance tout risque de travaux réussis : restez vigilant, et attentif aux autres critères.
  4. Demandez une preuve de sa labellisation RGE en vérifiant bien les dates de validité du label (valable 4 ans renouvelables). En effet, pour pouvoir bénéficier des aides, le professionnel doit être labellisé au moment de la signature du devis ou du bon de commande. Vous pouvez aussi vérifier la présence du professionnel dans l'annuaire des professionnels RGE proposé par France Rénov'.
  5. Demandez et vérifiez les assurances. Pour cela, n'hésitez pas à appeler la compagnie d'assurance pour vous assurer que le professionnel est bien couvert pour les prestations qu'il va réaliser chez vous.

 

Attention
En cas de signature de devis sur un salon, il n’y a pas de délai de rétractation. Ne signez donc pas de devis à la va-vite, surtout si le commercial se montre insistant.

Si vous signez un devis suite à un démarchage à domicile, vous avez un délai de rétractation de 14 jours (à compter du jour suivant la signature).

Bon à savoir
AMELIO peut vous aider à comparer des devis et vous conseiller dans le choix le plus adapté à votre besoin. C’est gratuit. N'hésitez pas à nous contacter au 03 20 21 27 77

Réussir son projet avec AMELIO

Ces trois piliers sont au cœur de l'accompagnement d'AMELIO pour vos projets de rénovation.

Pour en savoir plus et savoir si vous êtes éligibles à nos programmes d'accompagnement, rapprochez-vous d'un accompagnateur AMELIO France Rénov' au 03 20 21 27 77 (prix d'un appel local).

Les conseils et astuces de cet article sont en grande partie issus du webinaire « Les pièges à éviter en rénovation énergétique » présenté par Mathieu, conseiller France Renov' (enregistré le 9 juillet 2020).